Bio et contact

Enseignante-chercheuse en science politique, je suis maîtresse de conférences à l’université Paris Nanterre, chercheuse à l’Institut des sciences sociales du politique et chercheuse associée au Centre d’études russes, caucasiennes, est-européennes et centrasiatiques. Pour me contacter: a.colin@parisnanterre.fr

Mes travaux portent sur la relation entre les citoyens et l’Etat dans les sociétés postsoviétiques, avec un accent sur deux grands sujets: la protestation et l’action collective d’une part, l’armée et les combattants de l’autre.

Après des études à l’Institut d’études politiques de Rennes, et après avoir pris quelques chemins de traverse, j’ai été formée à la recherche à Sciences Po Paris, et soutenu en 2009 une thèse consacrée au mouvement russe des mères de soldats.

Avant de prendre mon poste à l’université Paris Nanterre en 2017, j’ai vécu et travaillé en Russie, Ukraine et au Belarus. Enseignante en sociologie et science politique, chercheuse freelance, diplomate et codirectrice d’une filière universitaire délocalisée, mais aussi cadre d’entreprise: mes expériences dans ces pays ont été très diverses.

A partir de 2014, la guerre dans le Donbass a pris une place centrale dans mes recherches. Depuis le février 2022 et l’invasion russe de l’Ukraine, le découpage chronologique de ma biographie s’est transformé en « avant la guerre » et « depuis le début de la guerre ». J’ai bien de la peine à dire que « je travaille sur la guerre », car il serait peut-être plus juste de dire que cette guerre, je la vis.

Et si on fait un pas de côté…

Au début du voyage, il y a une petite fille soviétique née à Moscou, d’une famille dont l’histoire tourmentée et ordinaire épouse les contours de l’histoire de l’URSS. Quand on me pose la question de mes origines, je réponds avec la plus grande sincérité « soviétiques », non seulement parce que la Russie n’est qu’un des lieux de l’histoire familiale, mais aussi parce que je pense avoir été façonnée avant tout par l’expérience soviétique de ma famille.

Dans mon enfance, j’attendais l’an 2000, année où les Etats-Unis, disait-on dans ma ma cour d’école, allaient larguer une bombe sur nous. J’ai eu le temps d’être une pionnière convaincue, puis – à partir de l’âge de dix ans – une militante convaincue de la perestroïka, portée par l’élan et l’énergie de ma professeure principale, engagée avec ferveur pour la liberté d’expression. Aujourd’hui à la retraite à Moscou, elle est un soutien tout aussi fervent du régime en place.

Je suis sortie d’Union soviétique à l’âge de 14 ans avec ma famille, quelques années avant la disparition de l’URSS. Nous avons obtenu l’asile politique en France. J’ai pu remettre les pieds dans la ville de mon enfance plusieurs années plus tard. En Russie, je n’étais ni tout à fait locale, ni tout à fait étrangère. Ce « ni-ni » m’a accompagné dans tous les endroits où j’ai vécu: Paris, Moscou, Kyiv, Minsk. Il est devenu mon instrument de recherche.